A l’occasion de la soirée de clôture des célébrations des 50 ans d’aide culturelle au cinéma en Fédération Wallonie-Bruxelles, le 14 juin prochain, l’Union des Producteurs Francophones de Films plaide ardemment pour un refinancement structurel de la Commission de Sélection des Films, dont la diminution de budget de 2 millions d’euros survenue en 2014[1] n’est toujours pas compensée ! Alors que le nombre de dossiers reçus par la Commission ne cesse de croître, tous genres confondus, et que les projets belges rencontrent une concurrence toujours plus forte sur le marché international (en raison d’une augmentation de la production indépendante européenne, que nous saluons !), ce refinancement est vital pour assurer l’avenir de la création cinématographique belge francophone, dont les projections organisées dans le cadre de l’opération 50/50 ont formidablement démontré, tout au long de l’année écoulée, la très grande richesse, diversité et vitalité.
C’est pour nous LE dossier urgent de la fin de la législature pour notre secteur car si nous sommes parvenus tant bien que mal à colmater les brèches depuis 4 ans nous sommes aujourd’hui confrontés à d’énormes difficultés dans le financement des nouveaux films de réalisateurs belges, pour lesquels la Commission de Sélection des Films constitue le guichet d’aide numéro 1 et le seul susceptible de garantir une position forte de nos projets sur le marché de la coproduction internationale.
Dès lors, même si nous partageons pleinement les objectifs portés par la Ministre Alda Greoli dans le cadre de sa réforme des instances d’avis de chercher à améliorer au maximum le fonctionnement de ces instances, leur transparence, et d’encourager le dialogue transversal entre les différents secteurs de la culture sur une série de sujets tel que le tax shelter ou le statut d’artistes, nous regrettons vivement que ce chantier ait été privilégié par rapport à d’autres enjeux pourtant très cruciaux pour la culture ; d’autant que la réforme a été rédigée, ces derniers mois, sans concertation avec les secteurs concernés, dont elle risque de compliquer fortement le fonctionnement ! Le souhait notamment, d’imposer un nombre de membres identique à toutes les instances d’avis quelles qu’elles soient risque de mettre gravement en péril le fonctionnement des commissions cinéma, qui ont aujourd’hui recours à un nombre plus important de professionnels et d’experts (garants dès lors d’une plus grande diversité d’avis) que celui prévu dans la réforme, en raison d’une charge de travail extrêmement élevée.
Notre cinéma est ultra dynamique et doit le rester ! Nous sommes convaincus que la Ministre peut nous y aider mais cela passe par la prise en compte des spécificités de fonctionnement et des besoins de chaque secteur. Nous sommes disposés et très motivés à travailler au plus vite sur ceux du cinéma avec la Ministre !
[1] Suite à la décision des cablo-opérateurs wallons réunis sous la bannière VOO d’investir plutôt dans des projets de films choisis en fonction de leurs besoins éditoriaux.